Publié le 31 Décembre 2019
JOUR DE NOËL 2019 – Saint Urbain
« A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir devenir enfants de Dieu ; eux qui croient en son nom »
Frères et sœurs bien-aimés, nous savons par l’Ecriture Sainte et par la tradition que Jésus est né dans la ville de Bethléem, la ville où est né le Roi David, fis de Jessé. Or, étymologiquement, BETH-LEEM signifie « la maison du pain ».
Celui qui se fait chair dans la maison du pain donnera sa chair comme pain de vie... Mystères des mystères, merveilles des merveilles ! Bien sûr, ce n’est ni une coïncidence, ni un hasard, ni une histoire montée de toutes pièces. C’est le plan de Dieu qui se révèle à nous, pas à pas, goutte à goutte. Et comme un enfant qui devient grand, nous passerons d’une nourriture liquide à une nourriture solide, nous passerons d’une transmission à une recherche personnelle de Dieu. Car c’est cela que veut le Seigneur : la quête de Dieu.
Dans les premiers temps de l’Eglise, on ne fêtait pas la Nativité du Christ. On fêtait Pâques, sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, son Ascension dans le Ciel et le don de l’Esprit Saint consolateur. Mais plus les chrétiens cherchaient le Christ, plus les théologiens, les convertis, les mystiques, les femmes et les hommes se sont approchés du Christ qui a donné sa vie pour nous, et plus le sens de sa naissance à Bethléem, la « maison du pain » devenait encore plus lumineux. Lui, « non accueilli », même à Bethléem, puisqu’il n’y avait plus de place pour lui dans la salle commune.
La première mention du mot « pain » dans la Bible se trouve peu de temps après le récit de la Création, au chapitre 3 : « A la sueur de ton visage, tu mangeras le pain ». Puis vient le pain que Melchizédek offre à Abraham, le pain que les Hébreux affamés viennent chercher en Egypte lorsqu’il retrouvent leur frère Joseph, le pain quotidien de la manne dans le désert, le pain que les corbeaux apportaient au prophète Elie pour reprendre des forces. Et jusqu’au pain que Jésus donne à ses disciples en leur disant « Prenez et mangez en tous, ceci est mon corps livré pour vous ».
Le pain est notre nourriture quotidienne. Le pain que l’on partage, le pain qu’on laisse parfois se dessécher, le pain que l’on n’arrive pas à jeter, le pain qui est accessible à tous. Voilà l’abîme que le Très-Haut, Créateur et Sauveur, a choisi d’épouser... Pourquoi ? Pour nous sauver, pour nous racheter. Pour nous dire : « Je crois en toi plus que toi-même », « Sois ! », « Vis », « Je t’ai préféré à la non-existence »..., « Sois avec moi pour l’éternité ».
N’est-ce pas pour cela que l’Eglise tient tant à l’Eucharistie, le pain de la vie ? N’est-ce pas pour cela que la « descente » de la Passion rejoint admirablement la « descente » de l’Incarnation ? Soyons des chercheurs de Dieu, et lorsque nous cherchons Dieu, n’oublions pas le Corps du Christ comme signe qui nous est donné pour le reconnaître.
« A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir devenir enfants de Dieu ; eux qui croient en son nom »
Amen.
Père Thibaud de La Serre.