Publié le 20 Juillet 2020
Samedi 11 juillet 2020 – Saint Joseph
Dimanche 12 juillet 2020 – Sainte Jehanne
«La création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livré à ce pouvoir. Pourtant elle a gardé l’espérance »
Frères et sœurs bien-aimés, « Tout le monde il est, tout le monde il est gentil » n’est pas de l’évangile quoiqu’en dise le film, pas plus que « le meilleur des mondes possibles » de Leibniz n’est chrétien.
Nous aimerions tant que le mal ne soit pas là, que nous ne soyons pas abîmés, cabossés, handicapés ou périssables, mais cette pensé est un égarement, un mensonge ! Certes, Dieu n’a pas créé le mal, ni ne l’a voulu ; et il n’a pas mal créé le monde. Mais il laissé la liberté à l’homme d’aller à droite ou à gauche, à la plante de pousser dans un sens ou dans l’autre, tout en donnant des balises, et en donnant sa Parole comme la semence de la vie éternelle ; accompagnée du Baptême et de l’Eucharistie pour nous purifier, nous redresser, « nous faire reprendre le bon chemin » comme dit l’oraison de cette semaine.
Seulement, partons-nous du principe que nous sommes parfaits dès le début ou bien que nous sommes capables du mal, enseignés par l’histoire sainte (Caïn, Abel) et donc à perfectionner dès le départ et de jour en jour ? C’est la doctrine du péché originel, de cet état originel de pécheur qui est à purifier, à convertir et à nourrir. Cela ne nous fait pas plaisir, mais c’est un bon départ, un départ qui n’est pas mensonger et donne une possibilité de progression, de conversion.
Le Baptême n’est-il pas la route première voulue par Dieu pour obtenir le salut? L’Eucharistie n’est-elle pas l’aliment pour nous préparer au ciel ?
Jésus dans sa prédication en paraboles, en images, a beau être ici au bord du lac, il va prendre l’image de la semence (sa parole, sa vie) qui peut être en nous étouffée, ou anéantie par le mal, l’illusion, le mensonge, le manque de courage ou de persévérance. Et il est dur de penser, de réaliser, que même lui, l’auteur du Bien, peut ne pas être pleinement reçu par des êtres qu’il chérit et pour lesquels il se sacrifie. Il est dur de penser que le mal puisse faire tant de mal ! « Ils regardent sans regarder, ils écoutent sans écouter, ni comprendre. Le cœur de ce peuple s’est alourdi » dit Jésus en citant le prophète Isaïe.
Alors que faire ? Croire que Dieu est là. Espérer dans sa Parole et ses sacrements. Et labourer la terre ! Car la « bonne terre » ne vient pas comme ça…. Il faut la préparer, l’arroser, l’aplanir (Cf Psaume 64) c’est-à-dire l’exposer à Dieu, la lui présenter vraiment, la soustraire à Satan, protéger la bonne semence. Voilà ce que le Seigneur attend de nous par notre vie de baptisés !
«La création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livré à ce pouvoir. Pourtant elle a gardé l’espérance »
Amen.
Père Thibaud de La Serre