Publié le 3 Novembre 2024
Publié le 8 Août 2024
Publié le 29 Janvier 2025
Publié le 29 Janvier 2025
Homélie du 26 janvier 2025, 3
ème Dimanche du Temps Ordinaire (C), « Dimanche de la Parole », Abbé Jérôme Pomié
Frères et sœurs dans le Christ Jésus, chers amis et aimés de Dieu, excellents « Théophile »,
En introduisant son évangile, saint Luc nous invite à nous rendre bien compte de la solidité des
enseignements que nous entendons dimanche après dimanche, tout au long de cette année liturgique. Si cet
enseignement est solide comme l’atteste celui qui a rassemblé pour nous de nombreux témoignages, c’est
d’abord parce qu’il est inspiré par l’Esprit Saint. Cet évangile, proclamé dans nos assemblées, est bel et bien
la Bonne Nouvelle de Jésus le Christ. Cet enseignement est solide, il est donc digne de confiance.
En le recevant, chacun de nous est invité à accueillir la Parole de Dieu. En saint Luc, elle est miséricorde, elle
transforme, elle guide vers le salut.
1- « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »
Chers amis, l’accomplissement du passage, que Jésus a proclamé en Isaïe, ne concerne pas seulement son
auditoire présent dans la synagogue de Nazareth. Sous nos yeux, ce matin, il a ouvert le livre … Ce passage
d’Isaïe qu’il vient de proclamer, chacun de nous l’a entendu, l’a reçu dans son intelligence et peut-être dans
son cœur.
Chaque jour, il rejoint nos pauvretés, nous libère de l’esclavage du péché ou des passions addictives. Il nous
rend la vue, là où l’aveuglement nous avait gagné, là où le mensonge nous enfermait dans l’obscurité. Chaque
jour, il chasse tout ce qui nous opprime, nous angoisse, nous empêche d’avancer pour continuer à vivre de
la liberté de notre baptême.
Accueillons « l’aujourd’hui » entendu ce matin, à la lumière de « l’aujourd’hui » de la nuit de Noël …
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur ». Jésus est le Christ, le Messie de Dieu, celui sur qui a été répandue
l’onction divine … Il porte en lui l’Esprit de vérité, de liberté, de sainteté. Il est Dieu qui sauve …
Et comment ne pas nous rappeler cet ultime « aujourd’hui » sur la croix … « Aujourd’hui, avec moi, tu seras
dans le paradis ».
La Parole de Dieu est chemin de salut. Elle est aussi un moyen fiable pour nous permettre d’entrer en
communion avec le Dieu d’amour. Quand la Parole de Dieu est proclamée, les cieux s’ouvrent et il n’y a plus
ni distance, ni temps qui nous sépare de la Trinité bienheureuse.
2- « Annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. »
Frères et sœurs, ce passage d’Isaïe mis dans les lèvres de Jésus qui accomplit la Parole des prophètes prend
cette année tout son sens.
Cette année favorable accordée par le Seigneur, l’Eglise l’accueille dans ce Jubilé 2025 … Que peut-on dire au
début de l’ouverture de ce Jubilé ?
A l’invitation du Pape, nous sommes invités à être des pèlerins d’espérance … Les pauvretés qui parfois se
transforment en misère sont partout autour de nous, peut-être dans nos maisons, parfois dans nos cœurs …
Pèlerins d’espérance, prêtons notre voix, notre écoute, nos actions pour annoncer au cœur de ces pauvretés
la Bonne Nouvelle. L’esclavage existe autour de nous dans certaines visions. Il fait des victimes de l’alcool, de
la drogue, de la prostitution, des jeux, des dettes … Pèlerins d’espérance, prêtons notre prière, notre silence,
notre désir de justice, nos charismes, notre confiance en l’humanité pour annoncer la liberté. L’oppression,
l’angoisse, le désespoir s’installent autour de nous, parfois en nous … Pèlerins d’espérance, demandons la
force, le courage, l’abnégation de tout mettre en œuvre pour vivre et faire vivre la liberté que nous donne
l’Esprit Saint.
Dans cette messe, la grandeur de Dieu rejoint nos fragilités. Le Christ ressuscité est plus grand que tous nos
tombeaux qui nous enferment au quotidien. Le Christ vivant est plus fort que tout ce qui nous opprime. Que
les grâces de l’eucharistie transforment nos vies, transforment notre communauté, transforment le monde.
Amen
Publié le 19 Janvier 2025
Homélie du 19 janvier 2025, 2
ème Dimanche du Temps Ordinaire (Année C), Abbé Jérôme Pomié
Frères et sœurs dans le Christ Jésus, « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » !
Comme lors de la fête de la Sainte Famille : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? », ce matin, nous
entendons de nouveau la voix de Marie. Jésus n’a plus 12 ans, mais 30. Marie n’est plus angoissée, mais
confiante. Sa parole n’est plus une question, mais une affirmation … Marie interpelle Jésus : « Ils n’ont pas
de vin ». Marie se souvient-elle, à ces noces, à Cana, de la parole de Jésus retrouvé au Temple : « Ne saviez-
vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? ». Aujourd’hui, Jésus de contester la remarque de sa mère :
« Mon heure n’est pas encore venue ». Marie, presse-t-elle Jésus de se mettre au travail pour les affaires du
Père ? Elle sollicite les serviteurs pour que Jésus donne en abondance.
1- Marie et les serviteurs
Chers amis, « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » ne s’adresse ni au maître du repas, ni aux époux ou à leurs
parents, ni aux invités. Cette exhortation de la Vierge Marie s’adresse à ceux qui sont au service de ces noces.
Elle les invite d’abord à écouter ce que Jésus commande : « Tout ce qu’il vous dira », puis à accomplir sa
parole : « faites-le ».
Qui est Marie pour commander les serviteurs ? Elle n’est ni un homme, ni le maître du repas, ni la mère des
époux, ni l’époux, mais une invitée, au milieu des autres … peut-être pas ! Marie est celle qui a adhéré à la
Parole de Dieu : « Que tout m’advienne selon ta parole ». En d’autres termes : « Fais tout ce que tu m’as
dit ! ». Celle qui incarne ce « oui » ne peut que s’attacher la confiance des serviteurs.
Marie est la servante du Seigneur, la première et la plus authentique. Dans l’Evangile, le terme grec employé
à l’Annonciation n’est pas ‘’servante’’ mais ‘’esclave’’ : « Voici l’esclave du Seigneur ; que tout m’advienne
selon ta parole ». Dieu élève les humbles ; Marie est autorisée à donner cet ordre aux serviteurs du repas,
car, appelée servante, elle se fait esclave ! Laissons gouverner en nous l’humilité …
Marie est celle qui voit que le vin manque, anticipant le désastre de la fête des noces ! Elle voit chacun de
nos manques et anticipe nos malheurs. Marie présente tous nos manques à son Fils qui, se servant des
serviteurs - les anges, les saints et nous vis-à-vis des autres - exauce sa prière. Que nous soyons dans le
manque ou au service de combler le manque des autres, la Vierge Marie voit et sollicite …
2- Jésus et l’abondance
A l’invitation de sa mère, Jésus accomplit le premier signe qui le révèle comme vrai homme et vrai Dieu : le
miracle de l’eau changée en vin. Ce n’est pas le plus mauvais vin de nos commerces, conditionné dans une
bouteille en plastique, que Jésus livre à la noce. Vous savez « le litron de rouge » ! Non, c’est 600 litres du
plus grand cru classé, le meilleur vin ! Quand Dieu donne, il ne fait pas d’économie ! Il donne le meilleur pour
chacun et il donne en abondance. Le vrai fruit que Jésus donne dans ce vin, à Cana, c’est le fruit de son amour.
Que peut-on dire du fruit de cet amour ? Ce passage est assez surprenant puisqu’il ne fait aucunement
mention de l’épouse … Et il va sans dire que l’épouse est présente à ce banquet … Pourquoi n’est-elle pas
nommée avec l’époux, le maître de maison, les apôtres, les convives … ?
Elle n’est ni oubliée, ni absente. Ce premier signe de Cana, opéré par Jésus, commence les noces éternelles
où le maître du repas est le Père lui-même, où les serviteurs sont ceux que Dieu a choisis parmi les saints et
les anges, où l’époux est le Christ, où l’épouse est l’Eglise.
Non citée, l’épouse est au centre de notre attention puisqu’il s’agit de chacun et de chacune de nous. Jésus
nous propose d’unir sa vie à la nôtre. Il nous donne sa vie et nous invite à lui offrir la nôtre. Approchons-nous
de l’époux avec l’humilité de notre amour, avec nos manques, sûrs de sa miséricordieuse abondance.
Préfiguré à Cana, ce miracle est rendu visible à nos yeux dans cette eucharistie, où le vin de l’alliance éternelle
devient pour nous sang du Christ. Heureux sommes-nous d’être les invités de choix au festin des noces de
l’Agneau. Amen
Publié le 5 Janvier 2025
Homélie du 5 janvier 2025, Epiphanie du Seigneur (Année C), Abbé Jérôme Pomié
Chers amis, quoi de neuf ?
Quoi de neuf en cette fête de l’Epiphanie ? Sans doute me direz- vous : « pas grand-chose … tout est vieux : des santons
que l’on met à la crèche jusqu’à la tradition de la galette et de sa fève sur laquelle nous nous sommes cassé les dents ! »
Si rien n’est neuf, c’est qu’il s’agit-là d’une histoire du passé, que faisons-nous donc rassemblés ici aujourd’hui ?
Frères et sœurs dans le Christ Jésus, redisons avec insistance qu’en célébrant, aujourd’hui, l’Epiphanie du Seigneur,
tout est neuf. Jésus se manifeste à moi, comme à toute l’humanité, comme le Dieu qui sauve aujourd’hui … Accueillir
cette bonne nouvelle nous met en route pour quitter l’obscurité pesante de nos vies.
1- Dans la nuit, une étoile
Il y a quelques années, en camp à Lourdes avec des enfants, nous avons passé une après-midi à l’observatoire … Et
qu’avons-nous observé ? Le ciel étoilé … Non en plein jour, mais à partir d’une vidéo tournée la veille. Nous nous
sommesinitiés à observer les étoiles et leur constellation … Nous ne nous sommes pas contentés d’observer l’obscurité
de la nuit, un peu comme le peuple d’Israël qui, plongé dans le désarroi de l’exil, ne broie que du noir … C’est ce que
nous faisons trop souvent, ne voir que ce qui va mal, dans notre corps, dans notre tête, dans notre passé ou notre
présent d’ailleurs, chez les autres, dans la société, dans l’Eglise, dans le monde … Dans nos pensées comme dans nos
paroles, nous nous complaisons à nous enfermer dans l’obscurité du désespoir … Mais ce qu’Isaïe a proclamé a pris
corps à Noël : « Elle est venue ta lumière » : c’est Jésus ! Jésus est la lumière de la vie, de notre vie !
Entre toutes les étoiles, avec les enfants, nous nous sommes réjouis en trouvant l’Etoile du Berger … Et c’est une étoile
qui a mis en route les mages … Ils sont venus de loin, parce que, entre toutes, une étoile venait de se lever … Ils ne
l’avaient jamais observée, concluant qu’elle était le signe de la naissance du roi des juifs … Acceptons-nous de nous
laisser bousculer, déplacer humainement et spirituellement par cette venue de Jésus dans nos vies ?
2- Suivre l’étoile
Quand l’étoile disparaît, les mages cherchent, ils interrogent … ils ne laissent pas tomber … Quand l’étoile réapparaît,
elle n’est plus seulement une boussole. Elle devient véritablement un signe étincelant d’espérance. Ils peuvent alors
se réjouir d’une grande joie.
L’étoile que nous sommes appelés à suivre jusqu’à l’Enfant-Jésus, le Roi de l’univers, nous invite à ne pas nous
décourager ou désespérer. C’est une grâce que nous demandons en cette Epiphanie. Tenons fermes dans l’espérance.
Cela demande un effort : se passer de ne voir que ce qui ne va pas ; discerner les bonnes nouvelles qui nous entourent ;
se réjouir d’un sourire échangé ; observer la vie animale et parfois même végétale qui se poursuit dans les parcs et les
jardins ; relire notre propre histoire comme une histoire sainte et voir en chacun, même en ceux que nous ignorons,
ceux qui nous exaspèrent et même ceux qui nous ont fait du mal, voir en chacun d’eux une histoire sacrée ouverte sur
l’avenir, espérer une conversion possible et même une réconciliation.
« Debout, resplendis ! » s’exclamait Isaïe. Sortons de l’obscurité dans laquelle nous nous sommes couchés, attendant
presque la mort. Frère, Sœur, debout, resplendis car tu es ressuscité avec le Christ, tu portes en toi sa vie lumineuse.
Elle est source d’espérance pour tous. Espérer nous met en route, nous pousse à aller de l’avant, à ne pas regretter le
passé, à rendre grâce pour le présent, à confier au Seigneur l’avenir ! Ne nous laissons pas voler l’espérance ; espérer
procure une joie profonde et durable !
Chers amis, que nos vies se laissent illuminer par le Christ-Sauveur ! Offrons à l’Enfant-Jésus, l’or de notre amour,
l’encens de notre foi, la myrrhe de notre espérance. Jésus n’enlève rien, il donne tout. Sa mangeoire, ce matin, c’est
l’autel où il va se donner entièrement pour nous dans l’eucharistie. Il est grand le mystère de ce don !
Amen
Publié le 29 Décembre 2024
Publié le 26 Décembre 2024
Homélie du 25 décembre 2024, Jour de Noël, « Ma Maison » - Les Petites Sœurs des Pauvres, Abbé Jérôme POMIÉ
Frères et sœurs dans le Christ Jésus,
Le sens commun admet facilement qu’on ne rentre pas à « Ma Maison », ou dans tout autre EHPAD, pour mettre au monde un enfant. Par définition, on ne naît pas dans une maison de retraite.
Eh bien permettez-moi, dans l’admiration et dans la joie de vous annoncer qu’un tout-petit bébé, d’une beauté magnifique, est né cette nuit, entre les murs de cette maison : c’est Jésus ! Pour nous, ce matin, Bethléem, c’est ici à « Ma Maison ». La crèche ? C’est notre cœur, notre vie, notre existence. Quelle place allons-nous faire pour l’accueillir ?
Chers amis, si cette fête de Noël est si importante, c’est parce qu’elle nous donne de faire mémoire de trois événements distincts dans le temps : la naissance du Sauveur, sa venue aujourd’hui dans nos vies et son retour à la fin des temps.
1. Noël, nous faisons mémoire, ce matin, de sa naissance passée
L’entrée dans cette Année jubilaire marque un anniversaire. Il y a bientôt 2025 ans, Jésus naissait.
En se faisant homme, Dieu le Fils venait vivre en tout notre condition d’hommes à l’exception du péché. L’humanité s’était éloignée de Dieu, en s’enfermant dans les ténèbres du péché qui conduisent à la mort. « Heureuse faute d’Adam » qui valut à Dieu de se mêler, de se mélanger à la pâte humaine pour le délivrer du Mal : « Les ténèbres ne l’ont pas arrêté ». En ce saint anniversaire, comme sur les montagnes du Livre d’Isaïe qui salue la beauté des pas du messager, nous devons continuer à illuminer le monde de cette heureuse nouvelle : Jésus est Dieu qui sauve par amour. Il est l’Emmanuel, Dieu avec nous. Comme ils sont beaux, dans les couloirs et les lieux de vie de « Ma Maison » les pas du messager, des résidents, du personnel … qui portent la paix et le salut !
Emerveillés devant la crèche, offrons à l’Enfant-Dieu les tendres baisers de notre foi !
2. Noël, nous accueillons, ce matin, sa venue aujourd’hui
Si naguère, il n’y avait pas de place pour lui dans la salle commune, cette année, Jésus est né et surtout, il a voulu naître dans nos maisons, dans nos foyers, dans notre chambre … au plus près de chacun de nous, là où il y a la fragilité, le handicap, la solitude, là où nous sommes blessés ou blessants. Noël, Jésus nait dans chacun de nos cœurs.
La mangeoire de Bethléem, c’est ici et maintenant, dans chacune de nos existences. Dans cette mangeoire quelle est la qualité de la paille que nous avons disposée ? Toute rêche de nos rancunes, de nos regrets, de nos égoïsmes ou au contraire toute douce de notre bonté, de notre bienveillance de nos paroles gentilles ? Aujourd’hui, en chacun de nous, le Verbe se fait chair … Le Seigneur prend corps au cœur, et au creux de chacune de nos vies afin que nous devenions enfant de Dieu à la manière de Jésus.
Emerveillés devant la crèche, offrons à l’Enfant-Dieu les doux baisers de notre charité.
3. Enfin, Noël, nous espérons, ce matin, son retour dans la gloire
Depuis le jour de la Pentecôte, le message de l’Ascension, que nous reprenons dans notre profession de foi, se répand sur toute la face de la terre … Il reviendra dans sa gloire !
En fêtant Noël, nous sommes d’ores et déjà tournés vers le retour glorieux du Christ … Il n’y aura plus ni deuil, ni larmes, ni douleurs mais ce retour du Christ, à la fin des temps, verra se manifester la joie et la paix véritable, totale et qui ne finit pas. Alors, tous, nous ressusciterons pour la vie éternelle, en communion pleine et entière avec ce Dieu auquel nous croyons sans l’avoir vu, et aussi en communion avec toute l’humanité sauvée que nous voyons et en laquelle nous ne croyons pas assez …
Emerveillés devant la crèche, offrons à l’Enfant-Dieu, les suaves baisers de notre espérance.
Frères et sœurs, nous implorons souvent la Vierge Marie de prier pour nous, aujourd’hui et à l’heure de notre mort. Quand viendra le terme de notre pèlerinage sur cette terre, cette Vierge à l’Enfant nous aidera à fermer nos yeux de chair, et à sa prière, ils s’ouvriront sur ceux du Divin Enfant. Alors, le regard de l’Enfant-Jésus transfigurera le nôtre. Nous saisirons pleinement la gloire de Dieu et la paix que donne son amour. Mais en attendant, vivons, vivons pleinement de cette joyeuse nouvelle de Noël en pèlerins d’espérance !
Joyeux Noël ! Amen
Publié le 25 Décembre 2024
Publié le 24 Décembre 2024