Quelques réflexions sur l’Evangile du 14 février 2021, 6ème Dimanche du Temps Ordinaire.

Publié le 14 Février 2021

Quelques réflexions sur l’Evangile du 14 février 2021, 6ème Dimanche du Temps Ordinaire.

Frères et sœurs dans le Christ Jésus,

1 – « Saisi de compassion »

Tout d’abord, chers amis, entrons dans les sentiments de Jésus pour le lépreux. Il est saisi de compassion. Il prend avec lui le pathos, la souffrance de l’homme. Marc nous révèle le visage d’un Dieu compatissant et non d’un Dieu magicien … 

Pourquoi est-il saisi de compassion ? Parce qu’il a vu l’homme-malade ? Est-il touché de la foi de cet homme qui tombe à ses genoux ? Quand on souffre on est prêt à se mettre à genoux devant n’importe qui voire n’importe quoi … Est-il touché par l’affirmation : « Si tu le veux … », dite comme la parole d’un dernier recours, ou véritablement dans un acte de foi ? Est-il saisi de compassion en raison de tout cela ?

Jésus n’opère pas dans la magie. Il n’y a là aucun sentimentalisme à la « Père Noël » ou à « la cupidon », en cette Saint-Valentin. Peut-être même qu’on ce serait contenté d’une mission du Fils à la « bonne fée marraine », capable en un instant de transformer la triste réalité en gloire même après minuit. Jésus ce n’est ni le Père Noël, ni cupidon, ni marraine la fée. Il se laisse toucher par tout ce qui fait souffrir l’homme, n’importe quel homme. Jésus prend avec lui la souffrance de l’homme et sur la croix, il la prend sur lui, il se fait souffrant pour chacun de nous. 

2 – Jésus « le toucha »

Dans son enseignement, Saint Irénée affirme que « la gloire de Dieu c’est l’homme vivant ». Jésus n’a d’autre volonté que de faire la volonté du Père. Dieu n’a d’autre volonté que la vie de l’homme, à la création mais aussi après les tourments de la chute du péché originel. Dieu n’abandonne pas son projet de vie pour l’homme.

Qu’est-ce qu’un lépreux ? C’est une personne malade qui souffre de plaie « d’une tumeur sur la peau, une inflammation ou une pustule, qui soit une tache de lèpre », précise le livre des Lévites dans notre première lecture. Originellement le terme de lèpre signifie plaie, coup.  C’est un homme contagieux. On peut en guérir naturellement (ou par miracle) mais on peut aussi en mourir. La lèpre défigure. 

Le lépreux n’est plus un homme comme les autres. Il est exclu de la société car il porte le danger de la contagion. Il est exclu du culte car sa lèpre est associé au péché « impur, impur ». Il ne peut subvenir à ses besoins, puisqu’il ne peut travailler. Il est seul, éloigné de liens avec sa famille … Même ce qu’il est physiquement disparaît sous les plaies et les pustules. 

Et dans son attitude, Jésus va à l’encontre de tout cela : il le touche. Nous rendons-nous compte de ce que cela signifie pour l’homme de l’Antiquité ? Il ne l’envoie pas seulement se faire une tisane aux herbes … il le touche !!!  

Il ne se laisse pas seulement touché par le pathos de l’autre, mais en médecin, en chirurgien, il vient toucher les lieux de la souffrance.

La lèpre, c’est la maladie de l’homme, qu’elle déforme son corps ou son esprit. La lèpre c’est un mal qui frappe l’homme dans les phénomènes naturels par exemple, la lèpre c’est le mal qu’une société ou qu’un autre homme inflige à l’homme. Tout cela touche Jésus qui veut s’approché de l’homme éprouvé pour le toucher, pour l’en guérir, pour l’en débarrasser : « A l’instant même, la lèpre le quitta … »

3 – « … et il fut purifié » : 

Oui, quelle image, meilleure que la lèpre, peut-elle nous parler du péché ? Le péché défigure notre âme, notre personne, abîme notre relation à Dieu et notre relation aux autres, au genre humain ! La compassion de Jésus s’appelle miséricorde. La misère de l’homme le touche au plus profond de son cœur ! Et la plus grande misère de l’homme c’est son péché ! La plus grande misère de l’homme ce n’est pas le mal qui lui est fait, mais c’est le mal qui naît dans son cœur. C’est le mal qu’il élabore et qui sort de lui. Quelle misère !!! Cette misère touche Dieu en plein cœur ! Et Jésus, « qui aime les siens qui étaient dans le monde jusqu’au bout » va prendre sur lui les péchés de l’humanité, se faire-même péché pour l’homme dans le sacrifice de la Croix.

De son coté ouvert, de son cœur jailli l’eau de notre baptême, le sang de notre eucharistie.

Dans les sacrements, Dieu nous touche. Au baptême il nous purifie de la lèpre originelle. Lèpre qui reste contagieuse pour l’homme sauvé … Nous avons besoin du sacrement de la réconciliation qui nous fait crier vers Dieu : « si tu le veux, tu peux me purifier ». 

Et dans l’Eucharistie, plus que de nous toucher, il vient faire de nous son tabernacle, son temple, sa tente, sa demeure ! Chacun de nous doit se dire en cette, c’est en moi que Jésus veut vivre !

« Dieu qui veut habiter les cœurs droits et sincères, donne-nous de vivre selon ta grâce, alors tu pourras venir en nous pour y faire ta demeure »

Amen.

Votre Abbé, Jérôme


 

Rédigé par Paroisse Sainte Catherine du Passage

Publié dans #Homélies

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