Invitation à notre deuxième soirée de notre trilogie sur notre réflexion éthique sur la fin de vie.

Homélie du dimanche 15 janvier 2023 – 2^ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année A

Frères et Sœurs dans le Christ Jésus,

Dimanche dernier, nous célébrions solennellement l’Epiphanie du Seigneur. Ce terme grec « épiphanie » se traduit par manifestation. L’épiphanie est en quelque sorte un triptyque dont la visite des mages est le premier volet : Jésus est manifesté à toutes les nations. L’évangile que nous venons d’entendre présente le baptême du Seigneur comme le deuxième volet de l’épiphanie : « si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. ». Le troisième volet présente le miracle des noces de Cana et Jésus qui se manifeste comme Dieu. Au jour de son baptême, Jésus reçois l’onction de l’Esprit Saint, qu’il promet de nous envoyer lors de la Cène. Demeures de l’Esprit Saint, nous pouvons redire avec le psalmiste : « Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté ». Permettons à l’Esprit Saint de mettre de l’ordre en nous et autour de nous.

1. L’onction de l’Esprit Saint

Au jour de son baptême, l’Esprit Saint qui vient demeurer sur Jésus atteste qu’il est l’élu, celui à qui le Père confère l’onction de l’Esprit Saint. Lui qui est oint, il est le Christ, le Messie. Seul, celui qui a reçu l’Esprit Saint baptise dans l’Esprit Saint. Cet Esprit Saint, nous l’avons reçu au jour de notre baptême. Il a transformé notre être profond, en le lavant du péché originel, en faisant de nous des créatures nouvelles dans le Christ, en nous rendant fils et filles adoptifs du Père. Et l’Esprit Saint a déposé en nous les germes de la foi, de l’espérance et de la charité. L’Esprit Saint est l’Amour-relation du Père et du Fils. Qui, mieux que lui, peut mettre en nous l’amour ? A l’humanité que le péché originel a défigurée, Jésus ne se contente pas d’un petit lifting, il demande au Père de nous donner l’une des personnes de la Trinité. Le Père l’accepte et chacun de nous a reçu l’Esprit Saint. Forts de cette onction sainte, nous sommes d’autres christs.

2. Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté

Quotidiennement, dans la prière dominicale que l’Esprit Saint nous permet de redire, Jésus insiste : « Que ta volonté soit faite ». Puisque Dieu nous aime, nous pouvons lui faire entièrement confiance. Ce qu’il veut pour chacun de nous, pour l’humanité tout entière, pour l’ensemble de la création est bon, est beau. Sa volonté ne peut que tout faire concourir au bien, quelles que soient nos propres limites humaines ou les épreuves qui vérifient la qualité de notre foi. Cependant, nos manques d’amour, notre histoire personnelle blessée, notre habitude à commettre certains péchés comme de vieilles manies, nous enferment dans l’obscurité où nous ne sommes plus capables de voir … Il peut être plus difficile de discerner les bonnes odeurs du Christ quand nous sommes retenus dans les puanteurs nauséabondes de nos péchés. Le tentateur peut aussi brouiller les pistes et nous montrer que la volonté de Dieu viendrait annihiler notre liberté … Mais, au plus près de nous, notre défenseur, l’Esprit Saint, est l’audace qui nous permet de crier vers Dieu, en l’appelant notre Père. L’Esprit Saint est la lumière qui éclaire notre conscience sur le mal que nous commettons et qui suggère les moyens de réparation et les chemins de la conversion. L’Esprit Saint est la force qui fait naître en nous le désir d’accomplir la volonté du Père et celle qui nous permet de faire sa volonté. Faire la volonté du Père, c’est être au rendez-vous de l’Amour.

3. Temps ordinaire : temps de grâce et de paix

Le Temps Ordinaire, qui a commencé solennellement par la fête du baptême du Seigneur, a débuté avec l’Esprit Saint qui descend sur Jésus au Jourdain tel une colombe. Permettez-moi de dire que le temps ordinaire est le temps de l’Esprit Saint. S’il est nommé ordinaire ce n’est pas parce qu’il est tout à fait commun, sans importance ou qu’il s’opposerait à des temps extraordinaires. Non ! Il est ordinaire parce qu’il vient mettre de l’ordre dans nos existences. Laissons l’Esprit Saint habiter toutes les zones de notre existence pour mettre de l’ordre, comme au commencement Dieu créait en ordonnant. Se laisser conduire par notre hôte intérieur, c’est accepter résolument qu’il mette de l’ordre dans nos vies. Je nous invite à nous laisser faire par l’Esprit Saint pour que notre ordinaire soit extraordinaire … La sainteté n’est-elle pas de faire chaque petite chose de notre quotidien avec amour, par amour, pour l’amour ? A nous que l’Esprit Saint a transformés et que le Christ appelle à son service par la charité, il nous est donné la grâce et la paix nécessaires pour vivre en chrétiens. 

Dans cette eucharistie, nous allons recevoir l’Agneau de Dieu qui vient nous sauver du péché, qu’il nous donne de percevoir la présence de l’Esprit Saint en nous, qu’il nous rappelle dans nos combats pour le bien de ne pas accomplir notre volonté propre mais celle du Père. Gardons l’assurance d’être faits pour la sainteté, à tous et à chacun, grâce et paix ! Amen

Votre Abbé, Jérôme

Homélie du 1^er janvier 2023 – Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu.

Frères et Sœurs dans le Christ Jésus, le dimanche après Noël voit dans nos liturgies la fête de la Sainte Famille de Nazareth. Quand Noël tombe un dimanche, le dernier jour de l’octave, aujourd’hui, l’Eglise (depuis Saint Paul VI) célèbre solennellement la Vierge Marie « Teotokos ». Après avoir médité sur cette expression, je nous invite à nous mettre à l’école de Marie, avant d’accueillir la paix en cette journée mondiale qui lui est consacrée.

1 – Theotokos

Après les conciles de Nicée et de Constantinople, qui, pour garder l’unité de l’Eglise ont proclamé l’unicité de Dieu et ont défendu que le Fils n’est pas créé par le Père mais engendré, vient Chalcédoine. Ce dernier concile, en insistant sur les 3 personnes divines, définit le « dyophysisme », c’est-à-dire les deux natures du Christ : vrai Dieu et vrai homme, parfait dans sa divinité comme dans son humanité. Le Concile d’Ephèse en 431 définit « l’union hypostatique » des deux natures, divine et humaine du Christ. Jésus, dont le visage nous est présenté dans la nuit de Noël, est vrai Dieu et vrai homme et en lui, ces deux natures sont pleinement unies. A Ephèse, les pères conciliaires donnent à Marie le titre de « Theotokos », c’est-à-dire de « Mère de Dieu ». Sans sa maternité, Marie n’a pas transmis au fils la divinité. La divinité du Fils est venue prendre chair dans le corps de Marie pour devenir véritablement et pleinement homme. Depuis cet événement, la personne du Fils garde unie en elle toute la divinité du Fils et toute l’humanité de Jésus. Plus jamais, la personne du Fils ne sera distincte de son humanité, la résurrection et l’ascension en ont témoigné. Ainsi, puisque Marie est mère de l’humanité du Fils, elle est « Mère de Dieu » puisque le Fils est Dieu. De cette dénomination « Theotokos », nous pouvons tirer un autre mystère que les Pères de l’Eglise ont enseigné : notre Dieu s’est fait en homme en la personne du Fils pour que notre humanité soit divinisée …

2 – « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ».

Peut-être avons-nous tendance à préférer, subjectivement, tel ou tel passage de l’Evangile. Il y a même des passages que nous refusons, d’autres où, peut-être, nous nous interrogeons sur la véracité de ce qui nous est transmis. Nous sommes invités à nous mettre à l’école de la Mère de Dieu : elle retenait tous les événements et les méditait dans son cœur. Dans la visite des bergers ce matin, Saint Luc précise qu’ils virent avec Marie et Joseph « le nouveau-né couché dans la mangeoire ». Ce même évangéliste, en relatant l’annonciation et les paroles de l’ange, affirmait : « le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ». Le Berger des bergers, le Berger d’Israël, le Beau Pasteur n’est pas présenté sur le trône davidique dans le palais royal mais dans la mangeoire, comme pour assumer pleinement la fragilité, les pauvretés, l’exclusion, l’émigration : il n’y avait pas de place pour lui dans la salle de la communauté. Ce berger est aussi l’Agneau, qui, dans le mystère pascal, est immolé pour le pardon des péchés. Son trône est alors la croix ! Emmailloté dans la mangeoire, figure du corps sans vie de Jésus déposé au tombeau. Trône de David, trône de la mangeoire, trône de la croix, trône à la droite du Père, Marie retient tous ces événements et les médite en son cœur. Avec elle, retenons tous les événements, tous les mystères du Christ et méditons-les. Méditons-les souvent … Ils sont porteurs de vérité et de paix !

3 – La santé de l’âme est l’accueil inconditionnel de la paix … la sainteté

Chers amis, depuis quelques heures et pendant tout ce mois de janvier, nous allons nous présenter des vœux de bonheur, de joie pour cette année. Ce 1^er janvier est la 55^ème journée mondiale de la Paix et, aux lendemains de la crise COVID, elle a pour thématique, « personne ne peut se sauver tout seul. » Au cours de sa bénédiction Urbi et orbi, le Pape François a rappelé la dizaine de conflits qui sévissent dans le monde. Nous pouvons allonger la liste en admettant que la paix ne règne pas toujours dans notre paroisse, dans nos quartiers, dans nos familles et tout, tout près de nous, la paix a du mal à régner dans notre cœur. La paix, ce n’est pas l’absence de guerre ou de conflits. La paix, ce n'est pas un traité avec un victorieux et un vaincu … La paix, depuis cette nuit de Noël a un visage et un nom. C’EST JESUS !!!

Vivre en chrétiens, c’est accueillir Jésus dans nos existences, dans nos intelligences, dans nos cœurs. Comme l’a souvent rappelé, notre cher pape émérite défunt, Benoît XVI : « N’ayez pas peur du Christ, il n’enlève rien, il donne tout ». Nous serons véritablement ce que nous devons être - et quelles que soient les contingences matérielles, politiques, économiques, sanitaires - nous serons véritablement dans la paix, si nous l’accueillons, lui, Jésus !

En vous présentant tous mes vœux, je vous souhaite, une sainte année 2023. Je nous invite cette année à accueillir la sainteté comme la paix que nous donne le nouveau-né de Bethléem, la paix qui se diffuse en notre âme, la paix que nous communiquons par l’adhésion de notre foi, la marche joyeuse de notre espérance, la patiente charité.

Dieu nous prend en grâce et nous bénit en nous donnant Jésus, sa paix, notre paix ! Avec les bergers, glorifions Dieu et louons-le pour ce don de la paix, pour Jésus, avec la Vierge Marie, Mère de Dieu.                                              

Amen !                                                                                                                                                           Abbé Jérôme POMIE

« A toi, Benoît, Evêque de Rome, joie, paix et vie » … éternelles !

Chers amis,

Notre pape émérite s’est endormi, on l’espère, dans la paix de son Seigneur, entrant dans la joie de son Maître, lui, l’humble ouvrier à sa vigne …

Notre paroisse offrira deux intentions de messe à cette occasion :

• Mercredi 4 janvier 2023, à 18h, à Sainte-Jehanne (pas de messe à 9h).

Nous prierons comme chaque mercredi pour la paix, mais nous offrirons l’eucharistie en action de grâce pour la vie et l’œuvre du prêtre (évêque) et théologien Joseph Ratzinger.

Nous rendrons grâce aussi pour le pontificat de Benoît XVI.

Enfin, nous rendrons grâce pour ces 10 dernières années, où telle une bougie, le pape émérite s’est consumé dans le silence et la prière, pour l’Eglise et pour le ministère de son successeur, le Pape François !

• Jeudi 5 janvier 2023, à 18h, à Sainte-Jehanne.

En ce jour de ses funérailles, nous offrirons la messe pour le repos de l’âme du Pape émérite, Benoît XVI.

Nous sommes unis à toute l’Eglise, en ces jours de deuil, par la prière et l’action de grâce, forts de l’espérance qui nous anime …

Votre Abbé, Jérôme

Voici une édition spéciale de la chaîne KTO :