Homélie du 31 mars 2024, Saint Jour de Pâques, Abbé Jérôme POMIÉ

Publié le 3 Avril 2024

Homélie du 31 mars 2024, Saint Jour de Pâques, Abbé Jérôme POMIÉ

Homélie du 31 mars 2024, Saint Jour de Pâques, Abbé Jérôme POMIÉ

Frères et sœurs dans le Christ Jésus,

Comment le vide peut-il bouleverser une vie, transformer un être, habiter toute une existence ? 

N’est-ce pas l’expérience que fait le disciple que Jésus aime en ce matin de Pâques ? Il vit et il crut … Mais qu’a-t-il vu ? Le vide ? Oui, Le tombeau est vide … Est-ce cela qu’il a vu ? Et est-ce parce qu’il voit ce vide, qu’il croit ?

En entrant dans le tombeau, et tandis qu’on aurait dû y trouver « naturellement » le corps du crucifié dans ses linges, ses bandelettes, son suaire … le corps du défunt-Jésus n’est pas là. La présence attendue d’un cadavre  laisse place au vide … Jésus ne l’avait-il pas annoncé ? Par trois fois, il avait préparé l’intelligence, peut-être le cœur des disciples à sa mort ignominieuse et à sa résurrection.

 

1 – Qu’a-t-il vu ?

Le corps de Jésus n’est plus au tombeau et ce vide peut rappeler à la mémoire du disciple les paroles de Jésus, au point de passer de l’amitié physique avec le Maître à la foi dans le Ressuscité. Ici, le vide n’est ni rien, ni le néant.

Mais ce que voit le disciple est plus précis que le vide du tombeau. En effet, l’évangéliste (peut-être, d’ailleurs, ce disciple que Jésus aimait) précise un détail qui devient essentiel dans la vision du disciple : « Il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. »

Si le corps du Seigneur avait été enlevé, aurait-on pris le temps de le débarrasser de ses linges mortuaires ? Ce détail sur le linge et le suaire dit la façon dont le Christ est ressuscité. Ce n’est pas une force extérieure qui lui a rendu la vie et qui, comme pour Lazare, l’aurait délié. Apercevoir les linges, c’est voir que Jésus est ressuscité. Les linges ne sont pas pliés comme on ferait son lit ou rangerait son armoire. Pour nous l’expliquer, permettez-moi une comparaison qui n’est pas très belle. La façon dont les linges sont déposés témoignent qu’ils se « sont dégonflés » de la présence du corps de Jésus. La résurrection n’a pas modifié l’emplacement des linges ou du suaire (ce dernier, « roulé à part », gardant la forme de la tête du défunt). Le corps de Jésus, en ressuscitant, est passé au travers, en se levant, se relevant de tout son long. 

Voilà ce que voit le disciple. Le disciple que Jésus aime est passé de l’aperçu des linges mortuaires à la vision de la résurrection. Pendant quelques heures, avant les apparitions du Ressuscité, les disciples vivent leur relation avec le Christ et avec Dieu comme chacun de nous … Nous croyons sans l’avoir vu et sans le voir encore.

 

2 – Il CROIT   

Ce disciple croit parce que les linges qui ont entouré le corps du crucifié témoignent de la merveille que Dieu vient d’opérer : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité.

Oui, tout devient possible … Cet événement de Pâques peut bouleverser chacune de nos vies. Il transforme chacun de nos êtres. Le Ressuscité vient habiter chacune de nos existences. Cela est possible grâce à la foi.

La réponse de notre foi qui adhère à cet événement de Pâques, mort et résurrection de l’humanité de Jésus, nous est rendue possible, d’une part, par notre expérience de Pentecôte et d’autre part, par une réponse à l’amour de Dieu qui nous a aimés le premier et qui, le premier, a cru en chacun de nous. 

Sans le don de l’Esprit Saint à Pentecôte, les disciples n’auraient pas témoigné de ce matin de Pâques. Si nous adhérons par la foi à la Résurrection du Christ qui ouvre à la foi en la résurrection de la chair, c’est parce que l’Esprit Saint nous donne de le croire. Ce mystère est grand, demandons la grâce de l’Esprit Saint pour en approfondir toujours mieux le sens.

Et si nous engageons notre foi dans le mystère que nous célébrons ce matin, c’est parce qu’il nous montre le grand amour dont Dieu nous a aimés le premier. Ce matin, l’amour est plus fort que le mal, la vie plus forte que la mort ! Jésus nous a aimés jusqu’au bout et tandis que, dans l’échec apparent de la croix, le bien semble vaincu, dans la vie du matin de Pâques, le mal est terrassé ! Nous pouvons croire en lui, parce que lui, le premier, croit en nous.

 

3 – De la foi reçue à la foi transmise : la JOIE de croire

Parce que l’Esprit Saint dit à notre esprit combien Dieu nous aime, combien chacun de nous est aimé infiniment et éternellement, nous pouvons répondre à cet amour par l’adhésion de notre foi.

Ce matin de Pâques, la foi des disciples, notre foi devient une histoire d’amour. Ce matin, le disciple que Jésus aime est chacun de nous. Quelle joie, quelle grande joie, que cet événement de Pâques nous procure !!! Il est bien des raisons de nous enfermer dans la tristesse, l’angoisse, la peur. Mais parce que nous croyons que le Christ est ressuscité, nous ne pouvons nous laisser voler la joie de Pâques.

Transmettre la foi, qu’avec le disciple que Jésus aime nous avons reçue, c’est donner au monde, à temps et parfois à contretemps, des raisons de croire : la joie !

Cessons de nous faire des « mines de carême », ou comme le dirait le Pape François, cessons de montrer au monde des faces de cornichons au vinaigre !

Commencent pour nous, 50 jours de joie avec le Temps Pascal … comme c’est long, me direz-vous … et c’est pourtant le mystère dans lequel l’Eglise nous fait entrer, ce mystère nous ouvre à l’espérance : il n’y a pas de plus grande joie que celle de la résurrection du Christ.

 

« IL VIT ET IL CRUT » : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

 

Saintes Pâques, Amen !

 

Rédigé par Paroisse Sainte Catherine du Passage

Publié dans #Homélies

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