Publié le 25 Septembre 2016
DIMANCHE 11 SEPTEMBRE 2016
« Moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent; il m'a été fait miséricorde car j'avais agi par ignorance, n'ayant pas encore la foi. »
Frères et soeurs bien-aimés, voici arrivée notre démarche jubilaire collective ! Quelques personnes m'ont demandé si le Jubilé de la Miséricorde arrivait souvent et quand sera le prochain...: c'est un Jubilé unique, et ce sera sans doute la dernière fois !
...Est-ce que Dieu, par son Eglise, prépare la fin des temps ?! Personne ne peut l'affirmer, ni personne l'infirmer.
Ce qui est sûr, c'est que le Mal s'acharne sur la terre, que beaucoup de chrétiens, consacrés à Dieu par le baptême, et pas seulement certains prêtres, s'écartent de Dieu et finissent par adorer leur propre nombril. Ils finissent par avoir la « nuque raide » comme les Hébreux au temps de Moïse (première lecture).
Oui, je le crois, les maux de notre terre sont le fruit d'un égoïsme « infernal », c'est-à-dire qui enferme dans l'Enfer. Un égoïsme qui persécute les chrétiens, qui fait mourir tant de personnes, un égoïsme qui ravage les familles, qui acère les dents de ceux qui veulent le pouvoir...Un égoïsme qui vide aussi les églises !
On peut facilement mettre en parallèle ici le fils prodigue de la parabole, parti seul, loin, et se retrouvant autour de son nombril, tout comme le fils aîné, perdu dans son travail omniprésent et n'ayant plus un moment pour faire la fête...
Le tableau est peut-être noir, mais n'est-il pas vrai ?
Or, la Bible, la voix de Dieu, nous dit : Il y a deux voies devant cet enfermement infernal : 1) l'extermination des pécheurs 2) les purifier par le pardon.
Or, il semble que le Seigneur préfère toujours la voie du PARDON ! C'est pourquoi Saint Paul écrit : « Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs; et moi je suis le premier des pécheurs. »
Le Livre de l'Apocalypse, dernier livre de la Bible, au chapitre 18, dit aussi : « Sortez de cette cité, ô mon peuple, de peur de participer à ses péchés, et de partager les fléaux qui lui sont destinés. Car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses injustices (…).Autant cette cité s'est complue dans la gloire et le luxe, autant rendez-lui de tourment et deuil ».
Le pape François ajoute, dans son document sur le Jubilé de la Miséricorde : « Malgré le pardon, notre vie est marquée par les contradictions qui sont la conséquence de nos péchés. » (MV 22)
Par le sacrement du Pardon, comme nous pourrons le vivre cet après-midi à la Cathédrale avec cinq prêtres qui seront là pour donner l'absolution, nos péchés sont effacés. Mais par la démarche de conversion jubilaire (Cf retour du Fils prodigue), c'est « l'empreinte négative de nos mauvaises attitudes» dit le pape, qui est grâciée...C'est comme si vous prenez un bol en terre, même avec de l'émail, de la faïence ou de la porcelaine : quand le bol est plein, comme les péchés qui nous assaillent, on peut le vider, c'est le sacrement du pardon. Mais si on laisse longtemps le bol avec nos péchés, la terre du bol elle-même s'est imprégnée des fautes...c'est « l'empreinte négative » et comme indélébile, dont parle le pape François. Voilà ce que peut transformer un Jubilé ! Voilà la grâce de la miséricorde ! Bon Jubilé donc, à tous !
« Moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent; il m'a été fait miséricorde car j'avais agi par ignorance, n'ayant pas encore la foi. »
Père Thibaud de La Serre, curé