Homélie TOUSSAINT 2018 Saint Urbain et Sainte Jehanne

Publié le 9 Novembre 2018

 

«Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu»

 

Frères et sœurs bien aimés, en cette fête de Tous les Saints, le mot que je voudrais vous transmettre est le mot « courage » ! C’est un appel, une exhortation et une invitation.

 

Dans le dictionnaire Robert, sont donnés comme synonymes au mot courage, formé à l’époque médiévale à partir du mot « cœur » : la force morale, labravoure, l’héroïsme, la vaillance, l’audace, la hardiesse, la témérité, l’intrépidité.

 

Dans la Bible (traduction de la TOB), on trouve finalement assez peu d’occurrences : 65 à partir de mots hébreux et grecs bien sûr, mais à des moments clés que sont la sortie d’Egypte, la marche du peuple hébreu dans le désert et l’installation en Terre promise (Nombres, Deutéronome, Josué, 1et 2 Samuel. Ainsi que pendant la période de l’Exil et à l’époque de la domination grecque et des Maccabées.

Enfin, les Psaumes et le livre de Tobie donnent quelques exemples. La finale du Psaume 26 : « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage » et dans le livre de Tobie, au père comme au fils : « L’ange leur dit « courage frères …. Dieu ne tardera pas à te guérir ».

Dans les Evangiles, on ne trouve qu’une seule fois le mot « courage », en Marc15,43 quand Joseph d’Arimathie vient demander à Pilate le corps de Jésus : « Il eut le courage d’entrée chez Pilate » ; et quelques exemples dans les Actes des Apôtres.

 

Après le dictionnaire, la Bible, regardons la vie des saints où les exemples sont innombrables : Sainte Maria Goretti, qui à 14 ans a refusé les avances de son voisin et en a été poignardée, les Cristeros au Mexique, les martyrs d’Arménie, les défenseurs de la justice comme Saint Oscar Roméro canonisé il y a peu à Rome.

 

Oui, les Béatitudes, l’appel du Christ, est un chemin de courage et non un appel mièvre et sans consistance : « Heureux ceux qui pleurent, Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, Heureux les cœurs purs, Heureux ceux qui sont insultés à cause de moi »...les Béatitudes, le vrai bonheur est un combat intérieur et courageux !

 

Je voudrais donc en ce jour vous exhorter au courage dans votre vie :

 

  • Courage devant notre responsabilité de justice humaine, pour une égale répartition des ressources et la défense des droits des plus faibles (je pense au veuvage mal pris en compte en France, à la perte d’un emploi, aux problèmes de logement).
  • Courage devant notre responsabilité d’éducation des plus jeunes : la miséricorde et la  douceur sont nécessaires, mais pas sans la vérité qui leur donnera des repères. La vérité du sens de l’effort, du respect de l’autre (je pense dans la valeur du mariage à la force de l’attente et du désir de l’autre comme fiancés : ceux qui le vivent sont tellement rayonnants et se fortifient intérieurement beaucoup plus que tous ceux, trop  nombreux, qui vivent ensemble un mois après leur première rencontre…).
  • Courage devant notre responsabilité professionnelle ou sociale : la lutte contre le mensonge et l’esprit de parti, les exclusions, même dans son quartier.
  • Courage religieux pour le respect de Dieu dans une société ou un entourage qui le laisse allègrement et injustement de côté, sauf quand on en a besoin (comme des enfants capricieux). Dieu est une personne et non l’objet de notre loterie !

Pour finir, je voudrais vous lire quelques mots du Pape François sur la sainteté, dans sa récente exhortation Gaudete et exsultate, au n°56 :

« C’est seulement à partir du don de Dieu, librement accueilli et humblement reçu, que nous pouvons coopérer par nos efforts à nous laisser transformer de plus en plus. Il faut d’abord appartenir à Dieu. Il s’agit de nous offrir à celui qui nous devance, de lui remettre nos capacités, notre engagement, notre lutte contre le mal et notre créativité, pour que son don gratuit grandisse et se développe en nous : « Je vous exhorte, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu » (Romains 12, 1). D’autre part, l’Église a toujours enseigné que seule la charité rend possible la croissance dans la vie de la grâce car « si je n’ai pas la charité, je ne suis rien » (1Co 13, 2).

 

«Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu».

 

Amen.

 

Père Thibaud de La Serre

 

Rédigé par Paroisse Sainte Catherine du Passage

Publié dans #Homélies

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article