Homélie Abbé Jérôme POMIE : Samedi 05 septembre 2020, Eglise Saint Joseph

Publié le 7 Septembre 2020

 

Frères et sœurs dans le Christ Jésus,

Le Baptême fait de l’Eglise un peuple de prêtres, de prophètes et de roi. Chacun de ces termes renvoie à une responsabilité spécifique pour les autres. Nous sommes tous responsables les uns des autres. Cette responsabilité qui est mise au service de la vie s’oppose à la question de Caïn après le meurtre de son frère : « suis-je le gardien de mon frère ? ». Parce que nous sommes faits pour aimer, nous sommes responsables les uns des autres. Le Christ définit aujourd’hui le plan de cette responsabilité commune : dénoncer le péché, pardonner, faire communauté.

1- Dénoncer le péché : 

Le Jubilé de la miséricorde nous a rappelé les œuvres de miséricorde. Parmi celles que l’on nomme spirituelles, nous nous devons d’avertir les pécheurs : « si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul ». Le but de ce commandement n’est pas de se venger du péché commis contre nous, de se soulager de la peine infligée, mais bien de gagner le frère. Ce qui est le plus important, ce n’est pas de faire reconnaître au coupable le degré de mon innocence ou la grandeur de sa culpabilité, mais bien qu’il reconnaisse son péché afin que l’ayant reconnu il s’en détourne. Nous sommes tous capables de faire des reproches. Mais sommes-nous capables de les motiver par amour ? Responsables de la conversion des uns et des autres, nous devons trouver les mots justes, le ton adéquat, le moment opportun pour que nos reproches n’enferment pas le pécheur dans son péché, mais lui permettent de s’en sortir.  

Pour aller plus loin :

- Suis-je attentif -  attentive – à aider l’autre, mon prochain, à sortir de son péché ?

- Comment est-ce que je formule mes reproches ? Est-ce toujours par amour ?

- Est-ce que j’accepte les reproches qui me sont faites lorsque j’ai péché contre mon frère ?

Je demande à l’Esprit Saint le discernement pour être en vérité avec l’autre, dans la charité.

2- Pardonner : 

Dans la prière dominicale, nous disons « pardonnes-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi ». Dans notre capacité à pardonner à notre frère ou non se situe ce qui est lié ou délié dans le Ciel. Ainsi, je nous invite à voir cette remarque de Jésus pas seulement comme la conséquence de l’agir du pécheur après la correction fraternelle, mais aussi comme les suites logiques du pardon accordé ou non. Comment serait-il normal que le pécheur doive se convertir, que le coupable reçoive une peine et moi qui suit pécheur, coupable devant Dieu, comment ne devrais-je pas pardonner ? Le mal, les maux que l’on m’inflige sont autant de nœuds dans mon existence qu’il est nécessaire de délier. Le pardon délie ces nœuds qui sont ainsi pour moi délié au ciel. C’est parce que nous sommes responsables les uns des autres que nous devons nous exercer au pardon.

Pour aller plus loin :

- Y a-t-il des nœuds dans mon existence ?

- N’est-ce pas le moment de poser un acte de pardon ?

- Où en suis-je avec la confession ?

Je demande au Père la grâce du pardon.

3- Faire communauté : 

Si nous sommes tous convaincus qu’à plusieurs, nous sommes plus forts, se rassembler au nom du Christ révèle notre identité : être corps du Christ. Deux ou trois réunis au nom de la charité du Christ, de sa justice, de sa paix porte du fruit en nous et autour de nous. Le Baptême et la confirmation font de nous des autres christs, c’est en communauté que nous approfondissons le sens de qui nous sommes, c’est de cette communauté que nous découvrons notre identité. Se réunir aussi pour la prière, pour la célébration des sacrements. Etre responsables les uns des autres c’est occuper la place qui est la nôtre dans le rassemblement de la messe, c’est occuper la place qui est la nôtre dans l’annonce de l’Evangile, c’est se préoccuper les uns des autres. Plus nous recherchons l’unité de la communauté, plus nous laissons le Christ réaliser en nous son amour. 

Pour aller plus loin :

- Quelle place la communauté paroissiale tient-elle dans ma vie ?

- Comment je m’y engage ?

- Est-ce que je pense à prier en communion avec elle et pour elle ?

Je demande au Christ le désir de l’unité et le goût de la prière.

 

Il n’est pas simple de gagner un frère, il n’est pas aisé de pardonner, il n’est pas facile de se réunir avec celui qui est différent. Aussi demandons au Seigneur les grâces nécessaires pour accomplir dans nos vies les commandements que le Seigneur nous livre aujourd’hui. Accueillons celles qui nous sont données maintenant dans l’Eucharistie.

Amen

          

Rédigé par Paroisse Sainte Catherine du Passage

Publié dans #Homélies

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