Homélie du 24 mars 2024, Rameaux et Passion du Seigneur, Année B, Abbé Jérôme POMIÉ

Publié le 24 Mars 2024

Homélie du 24 mars 2024, Rameaux et Passion du Seigneur, Année B, Abbé Jérôme POMIÉ

Homélie du 24 mars 2024, Rameaux et Passion du Seigneur, Année B, Abbé Jérôme POMIÉ

Frères et sœurs dans le Christ Jésus,

 

Tandis que de nos jours, les médias, les réseaux sociaux, permettent à tous et à chacun de dénoncer ou de se défendre parfois même de se faire justice tout seul, comment ne pas être surpris et même dérangés par le silence de Jésus à son procès ?

Rapidement, revenons sur ce procès de Jésus en nous interrogeant : Qui ? Comment ? Pourquoi ?

 

1 – Qui condamne Jésus ?

Il y a quelques semaines, à la sortie de la messe, une jeune collégienne me retient pour échanger avec moi sur les choses de Dieu. Et très vite dans la conversation, de bonne foi, elle posait cette accusation, qu’elle voulait biblique, historique : les juifs qui avaient autorité au temps de Jésus sont les responsables de sa mort …

Les récits évangéliques n’abondent pas totalement dans ce sens … S’il y a, bien sûr, l’autorité du grand prêtre qui justifie la mort de Jésus par le blasphème, il y a aussi la responsabilité de l’administration romaine : Ponce Pilate qui accepte de le leur livrer pour qu’ils le crucifient. Et parmi ceux qui le condamnent, il y a les disciples : Judas qui le livre, Pierre qui le renie, et beaucoup qui le lâchent … Ne sommes-nous pas nous aussi de ses disciples qui le renions, qui le trahissons, qui le livrons, qui le condamnons ?

 

2 – Comment Jésus se comporte-t-il dans ce procès ?

Jésus ne cherche pas à se défendre devant les accusations. Les accusateurs qui cherchaient à le faire périr depuis quelques temps déjà, ne l’ont-ils pas déjà condamné ?

Devrait-il parler aux intelligences pour se défendre dans cette parodie de procès ? Parler, enseigner, il l’a fait chaque jour dans le Temple. Cet enseignement nouveau, donné avec autorité, n’a rien à recevoir de plus de ses mots de défense.

Devrait-il laisser parler les actes et les signes ? Combien de miracles, combien de guérisons, combien de délivrances, combien de résurrections ? Devrait-il faire un grand miracle, celui de descendre de la croix pour qu’ils croient ? Eux qui n’ont pas voulu croire les œuvres et qui souvent les ont condamnées.

 

3 – Pourquoi Jésus ne se défend-il pas ?

Au cœur de son procès, au creux de sa passion, Jésus parle, non à l’intelligence mais au cœur …

Et que peut entendre le cœur ? Notre cœur peut écouter et recevoir cette parole de l’Amour : « Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne ! ».

Alors que l’impression est donnée que disciples, juifs, romains prennent la vie de Jésus, cette vie, Jésus la donne pour chacun de nous, afin que nos paroles, nos actes, nos pensées, nos omissions qui coopèrent au mal, ne nous séparent pas définitivement de l’Amour de Dieu. Il aime jusqu’au bout, par-delà nos reniements qui le livrent, nos trahisons qui le condamnent. Il nous aime jusqu’au bout, par-delà la mort que nous lui imposons, jusqu’au pardon de nos offenses.

Comment ne pas profiter de cette vie donnée, pour chercher toujours mieux l’unité, la vérité, la bonté, la beauté ?

 

Frères et sœurs, que notre cœur est paradoxal comme l’est cette liturgie ! Dans la joie nous avons célébré les Rameaux ; à présent, nous venons de faire taire la voix de la Parole créatrice dans un silence de mort.

Comme Jésus nous aime, comment ne pas l’aimer un peu ?

Que cette Semaine Sainte suscite en chacun de nous le désir de le suivre pas à pas jusqu’au matin de Pâques.  Notre paroisse propose suffisamment de célébrations pour que tous et chacun manifestent au Christ la reconnaissance de son cœur.

 

En réponse aussi à cet amour, posons des gestes d’amour.

 

Bonne Semaine Sainte !

 

 

Rédigé par Paroisse Sainte Catherine du Passage

Publié dans #Homélies

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