Paroisse Sainte Catherine du Passage

Homélie de Mgr Hubert HERBRETEAU pour la confirmation des jeunes, l’envoi des délégués
pastoraux et les 60 ans de la pose de la première pierre de l’église Sainte-Jeanne de France
à Le Passage, paroisse Sainte-Catherine du Passage, le dimanche 27 octobre 2019

Ez 36, 24-28 ; Ps 22 ; Rm 8, 14-17 ; Mt 7, 21-27

Chers amis, frères et soeurs, chers confirmands,
Vous avez vu, à la télévision, ces images effrayantes de maisons renversées et détruites par des inondations.
Les orages éclatent subitement et c’est alors la catastrophe ! Jésus, en racontant la parabole de la maison
bâtie sur le roc et celle bâtie sur le sable, a vu sans doute des pluies torrentielles au milieu desquelles une
maison est emportée par le courant ou ne peut plus résister à la tempête.
Jésus se sert de cette parabole pour donner deux conseils. Le premier : la maison de la foi est fragile si elle
n’a pas posée sur des fondations solides. Le second : Jésus lui-même est le rocher sur lequel on peut bâtir
une vie bien établie et sereine.
Chers confirmands, au moment où nous fêtons les 60 ans de la pose de la première pierre de l’église sainte
Jéhanne, quel beau symbole pour évoquer la solidité de notre église de pierre mais aussi celle de l’Église
communauté de tous les chrétiens. Une fille dans sa lettre pour demander la Confirmation exprime cela très
bien : « L’Église est pour moi comme un foyer, une deuxième maison. »
Malgré les tempêtes qui la secouent, l’Église a pour fondation Jésus le Christ, notre rocher, pierre vivante.
Chacun de nous est appelé à être à la suite de Jésus « pierre vivante ». Pour cela l’Esprit nous accompagne,
nous guide et nous éclaire. Trois éléments apparaissent dans vos lettres pour demander la Confirmation.
L’Esprit Saint nous donne la force de croire
Tout d’abord, l’Esprit Saint nous donne sa force.
La parabole des deux maisons est pour Jésus une belle image de ce à quoi il faut résister aujourd’hui lorsque
l’on est chrétien. On peut vivre dans la routine, avec un certain confort et à d’autres moments avec des
angoisses face à l’actualité du monde. La tentation est alors le repli, la fuite devant les difficultés ou bien la
peur de vouloir montrer à d’autres que l’on est chrétien.
Résister aux tempêtes qui attaquent la maison de la foi, c’est aussi résister à toutes les formes de mal. À la
manière de Jésus qui repoussait les forces du mal nous avons nous aussi avec l’aide de l’Esprit Saint à fare
reculer la malhonnêteté, la malveillance, le mensonge, la violence, les rivalités, le péché.
L’une de vous fait le rêve suivant : « Que ma meilleure amie réussise dans la vie et arrête de faire n’importe
quoi ». Une autre affirme : « L’Esprit Saint nous aide dans toutes les situations même les plus compliquées.
La foi en Dieu apporte un grand bien-être. Je n’attends pas vraiment quelque chose de Dieu, je lui fais
confiance. Je pense que Dieu attend de moi un certain respect et un certain sérieux dans ma foi. »
Une autre fille confie : « Je crois en Jésus, et pour moi il représente la paix et l’amour. Il est toujours là pour
chacun de nous. La foi en Dieu m’apporte de l’assurance et du réconfort, elle me rappelle qu’il y a toujours
quelqu’un qui est là pour moi. »
Un garçon exprime un souhait : « Je demande le sacrement de Confirmation pour avancer dans ma vie
chrétienne et me rapprocher de Dieu. J’attends de l’Esprit Saint du courage et de la maîtrise de soi. »
Vous l’avez très bien compris : l’Esprit Saint donne la force et le courage de la foi.
L’Esprit Saint nous donne la force de poursuivre la construction de l’Église
Un deuxième élément concerne l’Église. L’église Sainte Jehanne est bien plantée au coeur de votre paroisse.
Depouis 60 années, les chrétiens témoignent de leur foi en ce lieu ouvert sur une grande place. L’Église est
bien plantée au coeur du monde, bien implantée dans les réalités humaines.
On peut jouer sur les mots et dire que l’église, le bâtiment, est une construction achevée même si parfois on
y fait des aménagements intérieurs et extérieurs. Par contre l’Église avec un grand E n’est jamais achevée.
C’est un chantier permanent et il faut compter sur les générations qui arrivent, sur vous, pour rajeunir l’Église
de Dieu, la rendre plus belle, plus dynamique, plus vivante.
Vous êtes les pierres vivantes de l’Église, chers confirmands. Vous êtes enracinés dans le Christ, la pierre
vivante.
J’aime ce que vous dites, dans vos lettres au sujet de l’Église. « J’attends , dit une fille, que l’Esprit Saint
m’aide à faire les bons choix. Je compte participer à la mission de l’Église en continuant l’aumônerire et je
compte aussi continuer ma vie de foi en priant plus qu’avant. » Bravo ! Belle résolution ! La paroisse compte
sur toi.
Un autre reconnaît que l’Église « permet tous les dimanches de pouvoir prier et d’écouter la Parole du
Seigneur. »
Participer à la construction de l’Église, c’est donner du temps pour l’animation de la paroisse comme Hervé
qui va devenir délégué pastoral et qui s’est beaucoup investi dans la catéchèse depuis de nombreuses
années. Certains parmi vous ont envie de faire plus tard l’éveil à la foi, ou d’apporter tout simplement de la
bonne humeur et du chant. D’autres disent qu’ils s’engageront auprès des plus démunis, des enfants
défavorisés, des immigrés. Tout cela se fait avec l’impulsion donnée par l’Esprit Saint.
L’Esprit Saint nous fait vivre en communion les uns avec les autres
Je voudrais souligner une troisième idée qui apparaît dans vos lettres. L’Esprit Saint favorise, la paix, l’amour,
et la communion.
Une fille exprime un souhait : « Après la Confirmation, j’aimerais beaucoup porter la communion aux
personnes âgées ou immobilisées. Ce serait pour moi un grand honneur de permettre à des personnes en
incapacité de se déplacer d’être en communion avec Dieu. Je trouve que la communion est l’acte le plus
important de la semaine. »
Voilà une belle vérité et un magnifique souhait ! L’acte le plus important est la communion. L’eucharistie doit
rester au centre de toute vie chrétienne. Vous sentez bien que vivre en communion les uns avec les autres
suppose que l’on communie au Corps du Christ chaque dimanche. Porter la communion, c’est se présoccuper
de tous ceux qui ne peuvent pas participer à l’eucharistie.
Que l’Esprit Saint vous aide à vivre unis entre vous !
Amen !
Mgr Hubert HERBRETEAU
Église Sainte-Jehanne de France, le dimanche 27 octobre 2019

Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes
et qui méprisaient les autres,
Jésus dit la parabole que voici :
    « Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L’un était pharisien,
et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
    Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :
‘Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes
– ils sont voleurs, injustes, adultères –,
ou encore comme ce publicain.
    Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’
    Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’
    Je vous le déclare :
quand ce dernier redescendit dans sa maison,
c’est lui qui était devenu un homme juste,
plutôt que l’autre.
Qui s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

«Alors sa chair redevient semblable à celle d’un petit enfant, il était purifié (…) Il déclara « Désormais, je le sais, il n’y a pas d’autre Dieu sur la terre que celui d’Israël ».»

• Frères et sœurs bien-aimés, la liturgie de ce dimanche met en parallèle deux étrangers, non croyants, Naaman et le Samaritain, qui se mettent à croire et à témoigner de la force du Dieu unique (en plus de Saint Paul, converti lui aussi).

Mais est-ce étonnant que quelqu’un qui est loin de Dieu, loin de l’Eglise, en devenant croyant tout d’un coup, témoigne davantage de Dieu ? Est-ce étonnant que son témoignage ait plus de force ? Assurément, non ! Car cela paraît plus surprenant, moins calculé peut-être, plus gratuit, plus vrai.

Cela nous touche !

Je pense à ce médecin qui est venu nous parler jeudi des correspondances possibles entre la science et la foi, lui qui a été converti par le linceul de Turin… ou bien je pense  aux catéchumènes que nous accompagnons et qui, tous, sont venus ou revenus à Dieu de manière étonnante.

A chaque fois, nous sommes témoins de ce que Dieu a fait dans le cœur de ceux qui étaient loin et qui ont été touchés.

Je crois beaucoup en la force de la prière et dans la prière d’intercession. Car, comme le dit le Pape François, quand tu pries quelque part quelqu’un va en bénéficier quelque part, peu importe où ! C’est la « communion des saints ».

Mais je crois aussi dans la force de quatre mots extraordinaires et d’une simplicité enfantine, les quatre  « mots magiques » :

• BONJOUR : saluer quelqu’un, c’est le considérer, quel qu’il soit, c’est lui apporter le salut (salutation et sauver sont le même mot), comme Jésus est venu le faire sur terre. C’est tout le sens de son Incarnation.

• MERCI : être reconnaissant, quelle que soit ta religion (Samaritain). Remercier c’est aussi lutter contre la jalousie, la médisance, l’orgueil. On transformera le cœur le plus dur par la charité et un « Merci » !

• PARDON : c’est savoir se mettre à genoux devant Dieu, mais aussi devant son prochain, pour reconnaître ses torts et vouloir avancer.

• S’IL TE PLAÎT : ce mot si nécessaire pour bien vivre, pour donner de la douceur et surtout pour toujours mettre la volonté de Dieu en premier. N’est-ce pas le sens premier de la demande « que la volonté soit faite » ?

Nous sommes dans le mois missionnaire extraordinaire cette année (Cf. prière après l’homélie) mais la mission, pour être la plus féconde possible, doit commencer tout simplement, en nous et autour de nous, en voyant ce que Dieu fait de merveilleux dans des cœurs si éloignés de lui.

«Alors sa chair redevient semblable à celle d’un petit enfant, il était purifié (…) Il déclara « Désormais, je le sais, il n’y a pas d’autre Dieu sur la terre que celui d’Israël » »

Amen.

Père Thibaud de La SERRE.

«Moi, demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main »

• Frères et sœurs bien-aimés, ce 20 octobre, fête de Saint Caprais, martyr de notre diocèse et patron de la cathédrale, c’est aussi l’anniversaire de mon ordination sacerdotale. Ce n’est pas un jubilé (2002 - 17 ans), mais cet anniversaire et les textes tous orientés sur l’importance de la prière me donnent l’occasion de parler du ministère de prêtre.

Deux choses m’ont fait m’engager, dont j’avais conscience dès le départ :

• Obéir à Dieu, écouter sa Parole, avoir du respect pour lui, de l’affection et essayer de l’offenser le moins possible dans ma vie de chrétien et de prêtre.
• Servir les gens, les écouter, leur faire du bien et les conduire davantage à Jésus, notamment par les sacrements. C’est ce que l’on appelle la sanctification du peuple de Dieu.

Deux choses que j’ai découvertes ou dont j’ai pris conscience de l’importance depuis mon ordination :

• Découvrir encore et toujours ce que le Seigneur ne cesse de nous dire par sa Parole ou la doctrine de l’Église, et avoir la joie de transmettre quels que soient les âges les trésors de la foi.
• Donner du temps à Dieu dans la prière personnelle, apprendre à lui faire confiance, lui remettre avant mes projets, mes questions, mes désirs et prendre le temps de voir combien il m’écoute.

Dans les temps de découragement, de fatigue, ce qui compte le plus c’est de savoir que des personnes prient pour vous, que leur amitié est réelle, effective, que vous pouvez frapper à leur porte.

Mais, pour moi, ce qui pourrait me décourager le plus, comme tout chrétien je l’espère, c’est de voir que la foi en l’amour gratuit de Dieu soit rejeté, bafoué, surtout par ceux qui sont déjà « enfants de Dieu ». C’est ce que dit Jésus aujourd’hui dans l’évangile : « Le Fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ».

Rendons grâce ensemble pour le chemin parcouru avec le Seigneur, et le chemin qu’il accepte de faire avec nous malgré nos faiblesses...pour le salut de tous les hommes.

«Moi, demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. »

Amen.

Père Thibaud de La Serre